J’ai découvert le métier d’éducateur spécialisé pendant mes études de sociologie. Plus jeune, j’ai notamment travaillé pendant les vacances scolaires comme animateur non diplômé dans un centre aéré. Mais ce n’est qu’à 24 ans que je n’ai réellement pû découvrir le milieu de l’éducation spécialisée qui est, par de nombreux aspects, assez différent du travail d’animateur que j’avais pu toucher du doigt par le passé. 

C’est donc en 2015 que j’ai eu l’opportunité de travailler pendant presque 6mois dans un I.M.E ( Institut Médico-Educatif ) comme Moniteur éducateur non-diplômé. Cette structure accueille des enfants de 6 à 20 ans qui présentent un handicap mental léger ou moyen. 

Au contact de l’équipe pluri disciplinaire, j’ai compris les réels enjeux de l’accompagnement social spécialisé ; loin d’imaginer les logiques complexes d’analyse clinique, de pédagogie et de déontologie qui sont la base de ces métiers. Au contact des jeunes, j’ai partagé des moments d’échanges extraordinaires, au détours d’activités qui, vues de l’extérieur, peuvent paraître banales. 

Ce fut une révélation de constater à quel point il est instructif de pouvoir partager le quotidien de ces jeunes qui doivent parfois développer des trésors de combativité pour surmonter les difficultés qui sont les leurs. La vie en collectif est une suite d’échanges, qui est bénéfique tant pour les jeunes que pour les adultes qui les encadrent.

J’ai donc choisi de me réorienter, et de passer le concours d’entrée pour le diplôme d’éducateur spécialisé. Je suis rentré en formation en Septembre 2015 à l’école de Tours car elle jouissait d’une bonne réputation en terme de qualité de l’enseignement. La formation se déroule sur trois années, et est marquée par l’alternance entre la formation théorique et l’immersion professionnelle quasi continue. Cela permet d’avoir une vision plus large des terrains d’actions et des publics accompagnés. J’ai donc réalisé trois stages, un par année de formation.

La première année j’ai travaillé dans une Unité d’éducation et de soin qui «  dispenses des actions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques auprès de 10 enfants, adolescents âgés de 6 à 14 ans qui souffrent de troubles envahissants du développement dont l’autisme est la principale composante ». J’ai choisi ce lieu de stage car je souhaitais avoir une vision précise de l’accompagnement éducatif des enfants qui grandissent avec des Troubles du Spectre Autistique. 

J’ai effectué mon second stage dans un Foyer de vie pour adultes handicapés. Après plusieurs expériences au sein de structures pour enfants, j’ai souhaité découvrir la gestion du handicap lorsque les personnes sont adultes. J’avais pour objectif de découvrir l’accompagnement quotidien des résident en fonction de leur degré d’autonomie, mais aussi le déroulement des activités de jour. Mais un aspect important de mon immersion professionnelle a été consacrée à découvrir les missions de coordinations qui incombent à l’éducateur spécialisé dans ce type de structure. Cela implique une bonne connaissance juridique des droits des personnes, mais aussi la rédaction, la mise en place, l’ajustement et la coordination des projets d’accompagnement individuel des personnes. Cette expérience m’a permis d’intégrer les différents aspects de l’accompagnement, tout en partageant la vie quotidienne des résidents.  

Mon troisième stage s’est déroulé sur une année et demie, car c’est le terrain à partir duquel nous devions rédiger notre Mémoire de fin d’étude. J’avais l’ambition de travailler dans le domaine de l’Aide Sociale à l’Enfance ( = A.S.E ) depuis mon entrée en formation. C’est pourquoi j’ai choisi de travailler dans une Maison d’Enfant à Caractère Sociale, qui accueille 11 adolescentes de 13 à 20 ans. Passé les premiers mois d’observation, et de construction d’une relation éducative stable, j’ai réalisé à quel point cet accompagnement est riche mais exigeant. Au cours de cette troisième année de formation j’ai été interpellé par la multiplication de problématiques liées au numérique et à la place des nouvelles technologies. C’est un thème complexe et vaste, qui m’a demandé de nombreux efforts de documentation et d’échanges avec les différents professionnels qui se sont penchés sur cette question. 

Une fois diplômé, j’ai travaillé pour plusieurs associations de protection de l’enfance, pour continuer mon engagement professionnel auprès des enfants confiés par l’A.S.E. Parallèlement j’ai continué à travaillé plus spécialement sur le thème des Nouvelles Technologies d’Information et de Communication ( N.T.I.C ). Cela m’a permis de rencontrer les acteurs locaux qui engagent une réflexion sur ce thème et de me constituer un réseau professionnel à mon échelle. 

Cela m’a conduit au début de l’année 2019 à crée mon Auto-entreprise, pour pouvoir co-animer des ateliers de prévention avec une psychologue en étant rémunérés. De la rencontre avec les parents d’élèves, les C.P.E de lycée, les associations de quartier, etc… ma conviction sur la nécessité d’initier un dialogue entre les générations sur le thème du numérique s’est renforcée.