Depuis ma première expérience dans le domaine de la protection de l’enfance, j’ai découvert un univers qui m’a totalement boulversé, où chaque situation est singulière. Le travail de l’éducateur est alors de prendre en charge et d’organiser tous les aspects de la vie quotidienne de l’enfant. L’accompagnement éducatif est si riche et diversifié, que c’est un terrain où on ne cesse d’apprendre et de grandir. Le contact quasi quotidien avec ces adolescents ; le partage de leurs angoisses, de leurs colères mais aussi de leur joies et de leurs succès , est un moteur extraordinaire pour les professionnels qui les accompagnent. Les différents principes psychologiques propres à la puberté nous poussent à enrichir notre pratique nos capacités d’analyse clinique pour les aider ces jeunes à surmonter les difficultés qu’ils traversent. 

C’est justement face à la diversité des problématiques, ponctuelles ou plus récurrentes, des jeunes accompagnés que j’ai constaté la nécessité de l’auto-formation, de l’actualisation de ces compétences mais aussi de la nécessité de toujours remettre en question ces propres mécanismes de penser. C’est ce qui nous permet d’oeuvrer au plus près des besoins des adolescents sans jugement. Pour être efficace, et se constituer un étayage solide, l’éducateur spécialisé doit se défaire de ses préjugés, et déconstruire les mécanismes de défense qu’on observe fréquemment lorsqu’on aborde des sujets sensibles. Il est important de s’adapter à chaque personne, dans le respect de leur propre rythme intérieur. 

Le travailleur social doit donc pour cela se tenir informé des évolutions sociétales et législatives qui lui permettent de mener à bien son accompagnement. En quelques sorte, l’éducateur spécialisé ne peut s’en tenir à une recette miracle, qu’il appliquerai machinalement à chaque situation. Il doit donc reconstruire ces moyens d’action encore et encore jusqu’à ce que cela fasse sens pour la personne accompagnée.